La Décharge en Courses de Plat : Avantage Décisif ou Piège à Éviter ?
Dans l'univers complexe et fascinant des courses hippiques, chaque détail compte. Le poids porté par un cheval est l'un des facteurs les plus déterminants de sa performance. C'est ici qu'intervient une notion clé pour tout turfiste aguerri : la décharge accordée aux jeunes jockeys et aux apprentis. Mais cette remise de poids est-elle systématiquement un avantage ? Si elle peut s'avérer être une arme redoutable dans certaines conditions, elle doit aussi inciter à la plus grande prudence dans d'autres.
PLAT
Pat
9/11/20253 min temps de lecture


Dans l'univers complexe et fascinant des courses hippiques, chaque détail compte. Le poids porté par un cheval est l'un des facteurs les plus déterminants de sa performance. C'est ici qu'intervient une notion clé pour tout turfiste aguerri : la décharge accordée aux jeunes jockeys et aux apprentis. Mais cette remise de poids est-elle systématiquement un avantage ? Si elle peut s'avérer être une arme redoutable dans certaines conditions, elle doit aussi inciter à la plus grande prudence dans d'autres.
L'Avantage Brut de la Décharge : L'Art de "Tromper" le Poids
Le principe de la décharge est simple : permettre à un jockey en formation, moins expérimenté, de monter avec un poids inférieur à celui qui est normalement attribué au cheval. Cette remise, qui peut aller de 1,5 kg à 4 kg en France selon le nombre de victoires du jockey, a un impact direct et mathématique sur la performance du cheval.
C'est dans certaines catégories de courses que cet avantage prend tout son sens et devient un critère de sélection majeur pour les parieurs.
Dans les courses à handicap : Le but d'un handicap est d'égaliser les chances de chaque cheval en leur attribuant un poids théorique basé sur leurs performances passées. Un cheval jugé supérieur portera plus de poids. En bénéficiant d'une décharge, un cheval peut ainsi courir avec un poids bien inférieur à sa valeur réelle. Prenons un exemple concret : un cheval qui devrait porter 58 kg dans un handicap se retrouve à ne porter que 56,5 kg grâce à la décharge de son jeune partenaire. Cet avantage de 1,5 kg est considérable, sachant que dans le jargon des courses, on estime souvent qu'un kilo équivaut à une longueur à l'arrivée. Le cheval est donc "mieux placé" au poids et ses chances de victoire augmentent de manière significative.
Dans les courses à réclamer : Ces épreuves regroupent des chevaux de niveaux souvent homogènes et qui sont à vendre à l'issue de la course. La compétitivité y est rude et la moindre aide peut faire la différence. Dans ce contexte, un avantage au poids de quelques kilos peut permettre à un cheval de dominer des adversaires de valeur intrinsèque très proche.
Dans ces deux types d'épreuves, la décharge est un élément positif quasi indiscutable. Elle offre au cheval un avantage pondéral conséquent qui ne doit jamais être négligé dans l'analyse.
Le Revers de la Médaille : La Décharge dans les Maidens
Cependant, il existe des scénarios où la présence d'un apprenti sur un cheval, malgré la décharge, doit être interprétée avec beaucoup plus de finesse, voire comme un signal de méfiance. C'est particulièrement le cas dans les courses dites "Maiden", réservées aux chevaux n'ayant encore jamais gagné et qui, très souvent, y font leurs premiers pas en compétition.
Pour un cheval débutant, l'expérience du jockey est primordiale. Il ne s'agit pas seulement de vitesse, mais aussi d'éducation. Le jockey doit savoir gérer le stress du poulain, lui apprendre à bien s'élancer des stalles de départ, à trouver son équilibre au sein du peloton et à ne pas prendre peur. C'est un travail d'orfèvre qui requiert un sang-froid et une expérience que seul un jockey confirmé possède pleinement.
Dans ce contexte, la logique des grandes écuries est implacable :
Les "premières chances" aux jockeys confirmés : Un entraîneur de renom qui estime avoir un futur crack dans ses boxes le confiera quasi systématiquement à son jockey numéro un (un Christophe Soumillon, un Maxime Guyon, un Mickaël Barzalona...). L'objectif est de mettre le cheval dans les meilleures dispositions pour un début de carrière sans faute.
Les apprentis pour une "course sage" : À l'inverse, un cheval jugé plus compliqué à l'entraînement, moins précoce ou pour lequel l'entourage n'a pas d'ambitions immédiates de victoire, sera souvent confié à un apprenti. L'objectif principal n'est alors pas de gagner à tout prix, mais de lui donner ce que l'on appelle une "course sage". Le but est que le cheval apprenne son métier, se familiarise avec l'environnement des courses sans être bousculé. La victoire, si elle vient, est un bonus, mais pas la priorité.
Ainsi, dans un Maiden, voir un cheval débutant associé à un apprenti, même avec une décharge alléchante sur le papier, peut indiquer que l'entourage ne vise pas la victoire ce jour-là.
En conclusion, la décharge n'est ni une garantie de succès, ni un signe de défaite assurée. C'est un paramètre qui doit être analysé à travers le prisme du type de course et du profil du cheval. Pour le parieur, la clé est de savoir faire la différence : dans un handicap ou un réclamer, elle est une opportunité à saisir ; dans un Maiden pour un cheval débutant, elle est un indice qui commande la prudence et une analyse plus approfondie des intentions réelles de l'entourage.
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